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Un chantier, des lieux, des enseignements

en fédération Wallonie-Bruxelles

L’école du XXIe siècle, c’est quoi ?

  • L’ÉCOLE DU XXIE SIÈCLE, C’EST…

     

    Permettre la mise en œuvre du tronc commun polytechnique et pluridisciplinaire

    Il s’agit, d’une part, de favoriser au maximum le continuum pédagogique, si possible au travers d’une continuité physique (depuis l’école maternelle jusqu’à la 3e secondaire), afin d’éviter des choix d’orientation prématurés. Idéalement les 3 dernières années qui s’organisent en 2 filières – transition et qualification –, doivent être physiquement séparées du tronc commun.

    Il s’agit, d’autre part, de permettre un enseignement axé sur les savoirs, savoir-faires et compétences qui doivent être communs à tous et adaptés à notre époque, soit huit domaines d’apprentissage, dont des matières nouvelles telles que la formation manuelle, technique et technologique, l’éducation culturelle et artistique ou le renforcement de l’éducation physique qui requièrent des aménagements spécifiques de l’espace d’apprentissage.

    Il y aura bien entendu des limites et des contraintes à cette double ambition. La mutation vers « l’école de tronc commun » ne pourra s’envisager qu’en cas de nouvelle construction ou de rénovation lourde, et sera aussi dépendante de l’opportunité, sur un territoire donné, soit de créer une telle école de tronc commun au sein d’un même réseau, soit d’actionner des collaborations entre réseaux en mutualisant des bâtiments.

    L’école du XXIème siècle devra également témoigner de la qualité des équipements spécifiques à l’enseignement qualifiant (qui ne regroupera plus que 3 années au lieu de 4 actuellement), afin d’en faire un tremplin vers les secteurs professionnels à la hauteur des besoins et des exigences des métiers concernés. Il est essentiel que l’enseignement qualifiant ne soit plus perçu comme un enseignement de relégation, mais comme une filière d’excellence et, dès lors, que la professionnalisation des équipements renforce son attractivité.

    Il s’agit finalement d’une école connectée. Le numérique est aujourd’hui pleinement un outil pédagogique qui traverse l’ensemble des apprentissages.

     

    Etre acteur de la transition climatique

    La neutralité énergétique des bâtiments représente un des leviers majeurs face au défi climatique que notre société doit relever. Les écoles du XXIème siècle doivent être exemplaires en la matière, afin que les enfants soient plongés, dès le plus jeune âge, dans un environnement qui conforte leur perception quotidienne des enjeux climatiques. C’est un défi colossal vu la vétusté du parc immobilier scolaire en FW-B et les objectifs fixé par l’Europe et les Régions (2035 en Région Wallonne et 2040 en Région de Bruxelles Capitale).

    Ces objectifs s’inscrivent plus globalement dans celui de qualité et d’excellence pour nos écoles du futur. Le rapport à la nature et à la biodiversité nécessite de repenser la typologie des espaces extérieurs, mais aussi le rapport intérieur/extérieur, la qualité de la lumière naturelle. On touche là à des questions d’ouverture sur l’environnement à l’encontre de l’école fermée sur une cour en béton : une école où l’on respire et non où l’on se sent cloitré.

    La question de la mobilité et de l’accessibilité via les transports en commun doit également faire l’objet d’une grande attention. On sait, en effet, que les 2 sources les plus importantes de production de gaz à effet de serre sont le transport et les bâtiments. Favoriser, dès que possible, la proximité et la facilité d’accès aux transports publics constituera une contribution tant aux enjeux climatiques qu’à l’autonomie des élèves.

     

    Constituer un lieu fédérateur

    Les écoles sont souvent des éléments structurants dans une ville, un quartier ou un village. C’est un équipement public rassembleur pour une communauté, lieu de rencontre et de partage pour la communauté éducative, mais aussi pour les habitants du quartier, générateur de nouvelles dynamiques sociales.

    L’école du XXIème siècle se doit d’être une école ouverte sur son quartier, qui participe à la mutualisation des équipements (sport, bibliothèque, espaces verts, etc.), et qui favorise l’organisation d’activités dans l’école (écoles de devoirs,  alphabétisation, activités culturelles et artistiques, etc.) de manière à favoriser un accès pour tous les élèves et dès lors l’équité.

    Les lieux d’enseignement doivent aussi être pensés afin de lutter contre les inégalités et autres discriminations (de genre, d’âges, etc.)  qui se manifestent au sein de certains dispositifs spatiaux que sont les cours de récréation et les réfectoires, afin que ces lieux de sociabilisation soient des lieux de vivre ensemble et d’épanouissement pour tous.

    Il s’agit également de rendre possible l‘inclusion d’enfants porteurs d’un handicap dans l’enseignement ordinaire. Favoriser, dès que possible, la cohabitation et non la relégation dans des écoles spécialisées afin d’apprendre à vivre les différences.

    A ce titre, l’école du XXIème siècle est avant tout un lieu au service de ses acteurs : elle offre des espaces permettant aux enseignants de mieux collaborer entre eux, de diversifier leurs pratiques et la prise en charge des enfants en difficulté. Elle est une école appropriée et habitée par son équipe pédagogique. Cela implique un plein engagement de cette dernière afin que la relation entre le projet pédagogique et les conditions matérielles de son développement soient parfaitement alignées.

    En synthèse, l’école du XXIème siècle, c’est donc une école qui accueille les nouvelles dynamiques pédagogiques, dialogue avec son quartier, s’inscrit dans la trajectoire des enjeux climatiques définis par l’UE et la Belgique, se révèle inclusive et non discriminante. 

     

    …et ensuite ?

    Pour la majorité, les défis décrits ci-dessus concernent tout autant l’enseignement supérieur et l’enseignement tout au long de la vie. Les questions de transition climatique et de performance énergétique sont ainsi au cœur des stratégies immobilières de ces institutions. Leur parc immobilier, lui aussi vieillissant, devra en effet s’adapter aux mêmes normes que tout autre bâtiment public. En tant qu’institutions de pointe et de référence, elles ont un rôle de sensibilisation et d’exemplarité à jouer en la matière.

    L’enseignement supérieur et tout au long de la vie doit cependant faire face à des enjeux spécifiques.

    L’enseignement supérieur du XXIème siècle doit répondre à une augmentation continue et marquée du nombre d’étudiants. Pour autant, les moyens octroyés à l’enseignement supérieur n’ont plus connu d’évolution, réduisant de facto de manière drastique le financement par étudiant. Ce contexte de raréfaction des moyens impose de repenser, flexibiliser et maximiser l’utilisation des infrastructures.

    En plus d’être plus nombreuse, la population étudiante du XXIème siècle est connectée et a de nouvelles attentes. Les pratiques pédagogiques, elles aussi, s’adaptent à ces évolutions. L’enseignement ex cathedra et les grands auditoires font progressivement place à des pédagogies plus interactives, favorisant les collaborations entre les étudiants et les enseignants. Le développement de learning centers, inspirés du monde anglo-saxon, vise ainsi à répondre à l’évolution des besoins et à ces nouveaux modes d’apprentissage.

    Si la transformation numérique est une tendance de fond, il ne peut être fait abstraction des interactions et des expériences inhérentes à la vie étudiante. Ainsi, le campus n’est plus uniquement conçu comme l’endroit où l’on suit des cours, mais devient un véritable lieu de vie en mettant l’accent sur les espaces de détente, d’apprentissage informel et de socialisation. La mission de citoyenneté de l’enseignement supérieur implique également d’inscrire les institutions dans leur contexte sociétal, en favorisant notamment les interactions avec les entreprises, les collectivités, les associations.

    En plus de leur mission d’éducation et de citoyenneté, nombre des institutions de l’enseignement supérieur poursuivent également une mission de recherche. Le développement du numérique dans ce secteur, les évolutions méthodologiques et la nécessité d’équipement de pointe doivent également entrer dans la réflexion des établissements pour disposer d’infrastructures de recherche du XXIème siècle.

    Les institutions d’enseignement supérieur, soumises à une forte concurrence internationale, se doivent de renforcer leur attractivité afin d’attirer une population étudiante de plus en plus mobile. Cette attractivité passe par des infrastructures modernes, agréables, esthétiques et connectées.

    Enfin, l’enseignement supérieur et tout au long de la vie du XXIème siècle est également, à l’image de la société dans laquelle il s’inscrit, caractérisé par une diversité croissante, non seulement entre les institutions, mais aussi au sein même de celles-ci. Ainsi, les évolutions des pratiques pédagogiques et les besoins qui caractérisent les écoles supérieures des arts, une section paramédicale d’une haute école, un département de sciences humaines ou encore une faculté d’ingénieur civil ne sont pas les mêmes. Ces évolutions appellent dès lors des réponses adaptées et ciblées.